The bottom of my heart

Un jour, j’étais assis à la table de cuisine, en discutant avec ma mère. Je lâche un long soupir et je dis : « Je suis fatiguée de lutter avec tous les combats de mon cœur; la comparaison, la jalousie, la dévalorisation, la honte, l’amertume, la colère. Tout ce que j’aimerais, c’est que ces combats cessent et juste ressembler à Jésus. Mais je n’y arrive juste pas »

Elle me répond : « Regarde à Jésus lui-même et demande-lui son aide. Car c’est pour cette raison qu’il est mort, il savait que par toi-même tu n’y arriverais pas »

À ce moment, cette réponse me semblait insuffisante. Après toutes ces années à marcher avec Jésus, j’aurais aimé pouvoir surmonter mes faiblesses.  

Je pensais avoir compris la grâce! Cette grâce qui nous donne le pardon de nos péchés et l’accès à la vie éternelle avec Dieu! Oui, ceci est déjà la plus grande victoire! Mais après, que faisons-nous de cette grâce au quotidien?

Plus tard, dans une conférence à laquelle j’ai assisté, un homme a dit : « Jésus a été ton sauveur sur la croix, il est encore ton sauveur aujourd’hui »

Mais comment Jésus peut-il être mon sauveur aujourd’hui dans mes faiblesses?

C’est la question que je me suis posé à ce moment…

Dans Luc 15 :11-24, un homme quitte le nid familial et dépense l’héritage de son père de manière indécente. N’ayant plus d’argent, il se met à garder les cochons chez un habitant afin de survivre. Sachant qu’il serait mieux traité en tant que serviteur chez son père, il décide de retourner vers celui-ci. On peut se douter que ses vêtements sont délabrés et il dégage une mauvaise odeur. N’ayant pas été digne de ce que son Père avait fait pour lui, il s’attend à devenir le serviteur de son Père afin de racheter ses fautes. Mais le Père prend le fils dans ses bras, sans écouter ses excuses. Il se réjouit et l’embrasse. Ensuite, il le change de vêtements.

Le père n’a pas demandé au fils de se changer d’abord et ensuite de travailler pour lui comme serviteur avant de le prendre dans ses bras. Non seulement il l’accueille avec joie tel qu’il est, mais il lui met lui-même de nouveaux vêtements.

Ces nouveaux vêtements, c’est la victoire sur nos combats, le reflet de l’image de Jésus.

Mais mes faiblesses sont trop obscures et laides pour que je vienne à Jésus sans me changer de vêtements…

Le Psaume 139 :12 dit : « Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi, la nuit brille comme le jour et les ténèbres comme la lumière. »

 Jésus se tient au milieu de mes pires faiblesses, celles que même moi je ne veux pas confronter tellement elles sont laides. Jésus n’en a pas peur Lui.

Et pourquoi cela? Car lui-même a été tenté à tout point et a souffert les pires souffrances comme nous dit Hébreux 4 :15 :

« Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. »

Lorsque nous marchons avec Dieu depuis des années, nous avons cette tendance à tout tenter par nous-mêmes pour être digne de ce qu’il a accompli sur la croix.

Mais c’est plutôt le contraire. Parce qu’il a tout accompli sur la croix, nous pouvons accepter et confronter notre incapacité quotidienne à lui ressembler.

Est-ce que cela veut dire que nous acceptons de rester faible et ne faisons rien pour changer?

Absolument pas! Nous avons un pas à faire.

Dans Exode 14 : 13-14, les Israélites sont poursuivis par les Égyptiens dans le désert. Ils lancent une prière d’angoisse à l’Éternel et ensuite de plaintes. Moise aurait pu offrir des solutions au peuple afin de combattre leurs ennemis. Mais il attire plutôt leur attention sur l’Éternel et ce qu’il fera pour les sauver.

Il dit : « L’Éternel combattra pour vous; et vous, gardez le silence».

Tout ce qu’ils avaient à faire, c’était d’attendre et de laisser Dieu lutter. Mais il était nécessaire que Moise lève leur regard vers le sauveur.

Tout comme les Israélites étaient face à leurs ennemis, nous sommes face à nos faiblesses et incapacités.

Ce n’est pas à nous de les combattre mais à Jésus qui a déjà la victoire. Il attend simplement qu’on lève le regard vers Lui.

Mais concrètement au quotidien, comment inviter Jésus dans mes faiblesses?

L’année dernière, dans mon travail d’intervenante sociale, je supportais et accompagnais des familles nouvellement immigrées qui vivaient des situations parfois horribles. Un matin, je me rendais vers le travail et je n’avais aucune envie d’aimer les familles que j’allais rencontrer. Je n’avais pas la force. J’ai dit à Jésus: « Je n’ai pas la force de les aimer aujourd’hui et cela ne me tente pas. Toi, aimes les à ma place! »

Et je me suis mis à méditer sur ce qu’Il a accompli à la croix, sa victoire sur le péché, sa puissance. Mon cœur s’est mis à le remercier de ce qu’il avait fait pour moi.

Cette journée-là, j’ai ressenti un amour fort pour mes familles, j’étais plus patiente envers ceux pour qui c’était difficile de l’être, j’avais de la grâce envers une femme qui est arrivée trente minutes en retard au rendez-vous. Cette patience et cette grâce ne venait pas de moi mais réellement de mon sauveur!

Jésus a vaincu toute tentation lorsqu’il était sur terre, il ne s’est laissé emporté par aucune émotion qui n’était pas sainte, toutes paroles qui sortaient de sa bouche étaient vérité. En plus de vaincre toute tentation, il a vaincu la mort!

Et tout cela pour que n’ayons pas à vaincre par nous-mêmes! Alors s’il a eu la victoire sur la mort, il peut avoir la victoire sur nos faiblesses. Il suffit de l’inviter dans celles-ci!