Un nouveau regard sur des vieilles blessures

 

Cette année, Dieu a ouvert mon cœur sur un sujet que j’aurais préféré éviter, oublier, cacher. Le rejet. Pour ma part, j’ai longtemps pensé que le rejet se vivait seulement par certaines personnes et je refusais d’être parmi ces personnes. Mais Dieu m’a montré une toute autre perception…

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On vit tous du rejet d’une manière ou d’une autre ; Se faire critiquer par nos parents constamment, vivre une rupture amoureuse, vivre l’infidélité d’un conjoint ou une conjointe, une amitié qui se termine sur une mauvaise note, ne jamais être contacté par ses propres enfants, un parent absent dans notre vie, ou simplement se retrouver dans une soirée remplie de monde où personne nous adresse la parole. Parfois le rejet se fait sentir dans des circonstances de la vie ; se faire renvoyer d’un emploi, ne pas être accepté à l’université, ne pas obtenir de travail après plusieurs entrevues, parler une langue étrangère et ne pas se faire comprendre.

Lorsque j’étais à l’école primaire, à l’âge de 8 ans,  mon groupe d’amies ne voulait plus de moi. Elles m’ont dit : «On te donne trois chances, si tu les perds, tu ne pourras plus te tenir avec nous». Après ces trois chances écoulées pour des raisons probablement très anodines, on m’a rejeté de ce cercle d’amis, laissant une petite fille qui voulait simplement être aimée, dans l’incompréhension de ce qu’elle avait fait de mal.

Plus tard, au secondaire, une autre amie m’a mentionné tous les défauts qu’elle me trouvait en disant que c’était trop de défauts. J’ai aussi eu mon lot de moqueries, d’insultes par des enfants qui cherchaient toutes occasions pour s’amuser.  Je ne parlais pas de ces blessures avant parce que j’en avais honte et que je me laissais définir par celles ci. Ces rejets du passé m’ont laissé croire en grandissant que si on me rejette, c’est de ma faute, j’ai fait quelque chose de mal ou quelque chose manque à ma personnalité.

Une blessure qui se transforme en peur 

Aujourd’hui, j’ai des amies qui m’aiment sincèrement, je sais que mon travail est apprécié et j’ai la chance d’avoir des parents qui ont toujours été fiers de moi. Je sais que je suis aimée et acceptée par Dieu. Mais le rejet des gens demeure parfois une peur qui persiste. Cette année j’ai connu plusieurs nouveaux milieux de travail avec mon lot de nouveaux collègues, j’ai changé d’église l’année dernière et j’y rencontre encore des personnes que je ne connais pas. Cette petite peur de ne pas être appréciée et acceptée par ces nouvelles personnes refait parfois surface. Le célibat nous confronte aussi à cette peur, ne voulant pas se retrouver dans la position où l’on est pas choisi.

C’est dans un moment de colère contre Dieu que ma coloc m’a posé la question: est-ce que la peur du rejet ne serait pas une idole ? En nourrissant cette peur,  je permet au rejet de définir qui je suis, lui donnant donc tout le pouvoir sur mes émotions, mon cœur et mes relations. Je deviens donc dépendante de l’acceptation des gens pour être dans la joie complète. Tout comme à une idole, je lui donne beaucoup de pouvoir.

Mais qu’est-ce que Dieu en pense ? 

Malgré la colère que j’avais contre Dieu, j’ai amené ce sujet dans la prière, lui posant cette question : pourquoi tu laisses tes enfants que tu aimes et que tu valorises se faire rejeter et blesser de cette manière ? Il m’a répondu que ce n’est pas une question de valeur. Il est le premier à pouvoir comprendre le sentiment d’être rejeté, car il a vécu le plus grand rejet de toute l’humanité ; se faire rejeter par sa propre création, pour qui il avait un amour profond. Jésus n’avait aucun défaut, aucune faute, aucune incapacité. Il n’était pas trop timide ni trop imposant, il ne manquait pas d’habiletés sociales ni de connaissances, il ne manquait pas d’autorité pour défendre ses paroles, il ne manquait pas de talent et de créativité. C’était un enfant très bien développé et sage. Il ne manquait pas de leadership et n’avait pas peur de parler devant des foules. Son pouvoir de guérison dépassait l’intelligence de tous les médecins et il aurait atteint tous les critères d’embauche de tous les emplois. Il s’est pourtant fait arrêté, battu, insulté, humilié, craché dessus, moqué de lui et mis à mort. Jésus savait la valeur éternelle de ce sacrifice, mais il était tout de même humain et a probablement du ressentir une tristesse énorme face à ce rejet.

Dans sa réaction face au rejet, une seule chose est différente ; Il a gardé l’assurance de son identité. Il a déclaré être le fils de Dieu, malgré qu’on lui reprochait d’insulter Dieu par cette déclaration, il a continué à l’affirmer, parce qu’il en a jamais douté.

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Par son acte d’amour, Jésus a fait de moi une fille de Dieu, déclarée juste malgré mes fautes, complètement acceptée et aimée. Oui, j’ai été blessée par des personnes imparfaites et eux-mêmes brisées. Oui, j’ai été rejetée par des gens pour qui ma personnalité ne leur plaisait pas. Dieu n’a jamais voulu que je sois blessée et il a toujours offert une guérison dans ces moments douloureux.

Nous serons toujours exposés au rejet tant que l’on devra interagir avec d’autres humains. Mais j’abandonne peu à peu la peur du rejet, laissant place à une liberté dans l’identité que Dieu m’a donné.

6 réponses à « Un nouveau regard sur des vieilles blessures »

  1. Avatar de Guylaine Paradis
    Guylaine Paradis

    Très beau texte Jade! Ça donne matière à réflexion… Merci beaucoup!🙂

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  2. Excellent. Merci d’avoir partagé.

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  3. Excellent texte Jade
    Et surtout essentiel de de se rappeler ce que le Créateur, notre Créateur dit de sa créature. Que dit le Dieu de toute éternité sur moi!
    Il est glorieux, merveilleux notre grand Dieu.

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  4. Très bon texte! Bravo Jade.

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  5. Avatar de Christian Bédard
    Christian Bédard

    Prendre vraiment conscience, avouer et nommer dans le détail les torts subis (le rejet) est un pas vers la guérison opérée par la Toute-Puissance de Jésus. Retrouvons et cherchons notre identité réelle que nous avons en Jésus, de lui appartenir et de pouvoir être secouru. Bravo Jade !! Christian Bédard

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    1. Effectivement, le premier pas est d’en prendre conscience! C’est Jésus qui guérit!

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