Parce que l’on peut marcher toute une vie dans un chemin qui nous semble bon. Une vie remplie, mouvementée. Le bruit qui nous environne est réconfortant…Peut-être ce bruit vient calmer cette peur du rien. Cette peur du silence, ce silence qui effraie, qui donne un sentiment d’être seule face à soi-même. Cette peur que ce silence dure trop longtemps, plus longtemps qu’on l’aurait souhaité.
Est-ce que le bruit serait une façon de compenser, palier? Une forme de sécurité, une apparence d’être, une apparence de vivre.
Lorsque Dieu décide qu’il est temps de laisser place au silence, il épure. Au début, le laisser épurer semble aussi douloureux que si l’on arrachait des parties de nous. Un épurement qui fait mal, un morceau à la fois. Ces choses qui nous semblaient si importantes semblent disparaître sous nos yeux. Et lorsqu’elles disparaissent, le vide apparaît. Lorsqu’elles disparaissent, la valeur qu’on leur accordait s’estompe petit à petit. On avance dans ce chemin d’épurement. Plus on avance, plus la paix s’installe…

Mais pourtant ce sentiment de vide et de perte revient. Il est présent. Parce que l’on sort d’un confort dans lequel on s’était habitué très longtemps. Alors qu’il épure, une découverte s’installe…La découverte de la simplicité. Une simplicité dans le fait d’Être. Être sans le bruit. Être dans le silence. Être dans la solitude. Être quand on ne sait pas quelle est la prochaine étape. Être quand on ne comprend pas tout du passé et que l’on ne connaît pas le futur. Être quand personne autour voit, être quand personne entend.
Cette paix qui s’installe dans la simplicité de l’humilité. Réaliser que l’on a pas besoin de ce bruit, du moins pas autant de bruit. Que ce que l’on veut vraiment, on l’a déjà en abondance. Que peut-être Dieu épure pour faire fleurir cette abondance que l’on ne voit plus…Alors peut-être que ce que l’on veut vraiment au fond de notre cœur sera alors plus visible à nos yeux.
Peut-être que si l’on accueille avec douceur ce silence, ce temps qui nous semble rien, on pourra se laisser aller dans une plus grande confiance que Dieu comblera ce vide bien au-delà de tout ce bruit. Peut-être que les soupirs de notre âme seront entendus, chéris et apaisés dans un souffle plus lent, une patience plus lente, une acceptation de l’épurement…


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