Un chemin bien différent

« …Accepte, pour le moment, qu’il en soit ainsi ! Car c’est de cette manière qu’il nous convient d’accomplir tout ce que Dieu demande. » Mathieu 3: 15

C’est ce que Jésus a répondu à Jean qui ne comprenait pas pourquoi Jésus devait se faire baptiser. C’était bien loin de sa propre perspective des choses.

Son baptême était pourtant d’une importance cruciale et avait une signification bien plus grande pour tous les croyants à venir.  

Mais plutôt que d’expliquer tout cela à Jean, Jésus ne fait que lui dire d’accepter, pour le moment, qu’il en soit ainsi.

Avez-vous déjà vécu une situation qui se déroule à l’opposé de ce que vous vous attendiez?

Vous pensiez vous trouver dans un chemin à l’est, mais vous vous retrouvez dans un chemin à l’Ouest? Et Dieu vous a tout simplement demandé de l’accepter…

J’ai eu pendant longtemps des aspirations de développement et d’épanouissement dans ma vie professionnelle. Je me sentais parfois brimée dans l’emploi que j’occupais, ce qui provoquait en moi plusieurs frustrations. L’année dernière, plusieurs circonstances m’ont démontré qu’il était temps pour moi de prier pour un renouveau dans mon travail. Dieu semblait me montrer une direction à suivre pour une évolution.

C’est alors qu’une opportunité qui concordait avec mes aspirations s’est présenté à moi. C’était une opportunité incertaine, mais puisqu’elle venait répondre à un fort désir dans mon cœur depuis des années, j’ai donc tout misé mon espoir sur cette opportunité à venir. Mes regards étaient à temps plein sur cette possibilité, dans l’attente qu’elle se réalise, dans l’attente de pouvoir annoncer à mes proches que j’avais finalement obtenu le poste de mes rêves.

J’avais une idée bien précise de comment les choses allaient se dérouler, du moment où cela allait se concrétiser. Ma foi était en Dieu pour la réalisation des choses à venir…enfin c’est ce que je pensais à ce moment.

 Mais j’avais plutôt dressé un plan bien précis et demandé à Dieu de signer en bas du contrat. Car dans ma perspective, ce chemin faisait tellement de sens.

Le temps a passé, mon plan bien précis était bien loin de se réaliser comme prévu. Je me retrouvais dans une position d’attente intolérable, refusant de toutes mes forces de lâcher prise sur ce que j’avais demandé à Dieu. Comment pouvait-il m’avoir oublié ainsi? Pourquoi m’a-t-il montré une lueur d’espoir sur un désir fort de mon cœur pour ensuite détourner son plan?

C’est alors que j’ai senti Dieu me demander : « M’aimes-tu plus que ce désir qui est sur ton cœur? »

À ce moment précis, dans l’élan de mon cœur, la réponse que j’ai donné à Dieu n’est malheureusement pas celle dont je peux vous parler avec fierté aujourd’hui…

Quelques jours plus tard, j’étais dans ma voiture, en route pour visiter mes parents. J’étais bien loin de pouvoir leur annoncer le dénouement tant espéré dans mon travail. J’ai pris un regard de recul sur ce désir, sur l’attente frustrante des dernières années, sur l’état émotionnel dans lequel cela m’avait mis.

Et c’est alors que le psaume 27: 4 m’est venu en tête : « J’ai présenté à l’Éternel un seul souhait, mais qui me tient vraiment à cœur : je voudrais habiter dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie afin d’admirer l’Éternel dans sa beauté, et de chercher à le connaître dans sa demeure. »

C’est ce que j’ai ressenti à ce moment, je voulais être près de Dieu, être près de son cœur. Mes aspirations, mes désirs, mon espoir dans ce poste…tout cela est devenu soudainement secondaire.

Mais j’ai tout de même continué à espérer…

Quelques mois plus tard, on m’a annoncé officiellement que les portes s’étaient fermées pour moi au niveau du poste que j’avais envisagé.

Je me suis donc retrouvé devant une porte fermée, mais pas seulement une porte fermée. Une porte dans laquelle j’avais mis tout mon espoir d’épanouissement professionnel pendant très longtemps.

J’ai fait face à la confusion, à la colère, à une confiance en Dieu ébranlée, à un sentiment d’échec.

Est-ce que Dieu m’a trahi dans cette histoire? Est-ce qu’il m’a oublié ou donné de faux espoir? Ou est-ce que son plan pour moi a échoué?

Pas dutout! Bien au contraire, Dieu, dans sa fidélité impeccable, a élaboré un plan rempli d’amour et de bienveillance, qui a fonctionné à merveille!

Mais qu’est-ce qui a fonctionné exactement?

La vérité est que l’on se définit trop souvent par nos réalisations, notre carrière, nos accomplissements ou même nos titres professionnels. Pendant des années, j’ai accordé tant d’importance à mon identité professionnelle.

Ma perception d’une réussite ou même de l’épanouissement en soi était biaisée.

Alors lorsque le Seigneur m’a pointé une éventuelle évolution, la seule possibilité à mes yeux était cette opportunité qui s’offrait à moi.

J’ai donc mis ma foi en l’opportunité, et non en Dieu lui-même.

Hébreux 11 :1 décrit la foi comme suit : « La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. »

Mais quelles sont les choses qu’on espère, et celles que l’on ne voit pas?

On interprète souvent la foi comme le fait de croire de tout notre cœur dans le fait que Dieu réalisera ce qui, selon nous, semble le meilleur.

Mais les choses qu’on espère représentent bien plus que cela! Ce sont tout ce que l’on retrouve lorsque l’on s’abandonne à Lui, lorsque l’on délaisse nos propres plans pour suivre son plan, même si son plan semble imprécis. C’est marcher dans l’invisible, avec une pleine sécurité et assurance qu’Il accomplira plus que ce que l’on peut imaginer.

Hébreux 11: 8 nous dit ceci : « Par la foi, Abraham a obéi à l’appel de Dieu qui lui ordonnait de partir pour un pays qu’il devait recevoir plus tard en héritage. Il est parti sans savoir où il allait. »

Abraham a débuté sa marche sans essayer de deviner ou contrôler la fin de celle-ci. Il savait que Dieu le guiderait mieux qu’il peut se guider lui-même.

La foi n’est pas de garder nos yeux, nos pensées et notre cœur de toutes nos forces sur l’objet de notre espoir, mais la foi est de faire de Dieu seul l’objet de notre espoir, et de se reposer dans la connaissance de sa toute-puissance.

Un seul souhait, mais qui me tient vraiment à cœur…

L’état de mon cœur durant l’attente de cette réalisation professionnelle a démontré que mon seul et réel souhait à ce moment-là n’était pas d’habiter dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie.

Et c’est à cet endroit précis que Dieu voulait me guider; à transformer les motifs de mon cœur pour me permettre de désirer avant tout une chose : être près de Lui. Le mot désirer en Grec provient de la même racine que le mot admirer, qui veut dire rechercher avec soin, s’enquérir. Lorsque l’on désire quelque chose, on accorde une attention particulière à ce qui nous permet de s’y approcher.

Dieu connaissait mieux que moi la valeur d’admirer sa beauté dans sa demeure, mais il connaissait aussi mieux que moi ma propre valeur. Investir dans mon cœur et m’amener à lâcher prise sur mes désirs professionnels est un acte d’amour bien plus grand que de m’avoir donné ce que je désirais.

Car je suis beaucoup plus que de simples accomplissements professionnels ou des titres. Je suis d’abord sa fille bien-aimée.

Il m’a fallu toute une année sabbatique pour comprendre cela.

Accueillir ce qu’il a en réserve pour nous…

Bien sûr, Dieu veut aussi nous donner de belles choses, tangibles et concrètes. Il peut nous donner un emploi, une relation, une maison, des enfants, une guérison, la réalisation de nos rêves. Mais l’état de notre cœur demeurera toujours sa priorité.

Marcher avec Lui dans un lâcher prise, c’est aussi accueillir ce qu’il a en réserve pour nous, se laisser surprendre…

Lorsque j’ai marché le chemin de Compostelle durant un été, j’avais du temps durant mes longues journées de marche pour poser tout un tas de questions à Dieu, lui apporter toutes mes requêtes. Et un jour j’ai senti Dieu me dire : « Aujourd’hui, fais juste marcher et observer ce que je mettrai sur ton chemin, les gens que tu croiseras, les paysages qui te parleront de moi, laisse-moi te parler à travers ta journée ».

C’est de cette façon que je tente maintenant de marcher à travers la vie avec Dieu. J’avance, tout en le laissant me surprendre par ses projets, et non en lui imposant les miens.

Photos: Chrystel Bédard – Photographe

Laisser un commentaire