« …Mais Dieu, étant un bon père, m’a montré peu à peu comment montrer de la compassion sans m’épuiser… »
Oui, c’est ce que Dieu a fait suite à mon épuisement professionnel que je vous partageais dans mon dernier article…
Venir en aide aux gens sans devenir leur sauveur, comment est-ce possible ?
Tout d’abord, j’aimerais vous parler d’une personne qui m’inspire beaucoup, qui a, lui aussi, un jour entendu un cri de détresse, un appel à l’aide et donc une mission à délivrer quelqu’un de sa souffrance. Cette personne est Moïse.
Tout son peuple, ses frères et sœurs, cousins et des milliers d’autres personnes étaient sous l’esclavage des Égyptiens. La situation paraissait sans issue. Mais Dieu se présente à Moïse et lui dit ceci : « …J’ai vu la détresse de mon peuple en Égypte et j’ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs. Oui je sais ce qu’il souffre. C’est pourquoi je suis descendu pour le délivrer des Égyptiens, pour le faire sortir d’Égypte et le conduire vers un bon et vaste pays… » Exode 3 :7-9
Dieu parle d’abord de son propre cœur pour son peuple, il parle de ce qu’il fait pour eux et ce qu’il fera. Il a entendu leur cri et a eu compassion.
Tout comme il est écrit dans le psaume 45 :19 : « Il entend leur cri et il les délivre».
Avant de nous demander d’avoir compassion, il a eu compassion en premier. Une compassion pure et infinie. Une compassion forte qui le pousse à faire passer ceux qu’il aime de la souffrance à la liberté.
Dieu avait donc déjà entamé une mission de délivrance extraordinaire.

C’est après que les choses se compliquent. Dieu dit à Moïse : « Va donc maintenant, je t’envoie vers le pharaon, pour que tu fasses sortir d’Égypte les Israélites, mon peuple. » Exode 3:10
À ce moment, Dieu aurait très bien pu délivrer les Israélites lui-même, sans l’aide de Moïse. Mais il choisit de l’inclure dans sa grande compassion, de lui demander d’y prendre part. Quelle belle invitation excitante non ?!
Moïse, pourtant, ne partage pas cette émotion. Il a compassion, mais se croit incapable, impuissant, sans habiletés, dépourvus de ressources et de moyens. Il questionne Dieu sur ce qu’il devra dire à son peuple, ce qu’il devra dire au pharaon.
À toutes ces questions, Dieu répond une chose : « Sache que je serai avec toi ».
Il lui rappelle aussi qui Il est, Sa nature divine, qu’Il est le même Dieu que celui de ses ancêtres au travers de qui Il a déjà accompli de grandes choses.
Mais cela ne suffit pas pour Moïse, il est aveuglé par ses peurs humaines.
Les doutes de Moïse décrivent ses incapacités humaines. Les réponses de Dieu décrivent Ses capacités divines.
C’est très souvent nos propres réactions devant un appel à la compassion. Nous sommes retournés vers nous-mêmes. Deux réactions peuvent faire surface : nous nous sentons incapables de venir en aide alors nous refusons de porter secours car nous n’avons rien à offrir. Ou nous croyons avoir tout ce qu’il faut pour agir alors nous nous précipitons, seul, dans un rôle de sauveur.
Mais Dieu ne nous a jamais appelé à sauver ! Il est celui qui délivre, le maître de la compassion. Il nous appelle à avancer, sous son intervention puissante et à attendre qu’il nous indique le prochain pas pour faire équipe avec lui.
Mais comment se placer sous son intervention puissante ?
Au cours de ce périple, Moïse a pu être témoin de tout ce que Dieu a accompli sous ses yeux. Le maître de la compassion a véritablement délivré son peuple de l’esclavage comme promis ! Moïse l’a vu produire les 10 plaies en Égypte qui a obligé Pharaon à se soumettre et laisser aller ses esclaves. Il les a ensuite conduits hors du pays, a séparé la mer rouge en deux afin d’ouvrir un chemin pour fuir l’armée égyptienne qui les poursuivait.
Dieu a réalisé l’impossible avec la simple obéissance de Moïse.
Mais la bataille n’est pas encore gagnée, il reste la terre promise à atteindre ! Une fois de plus, Moïse n’a aucune idée de ce qu’il devra affronter sur son chemin et comment il y guidera son peuple.
Il demande à Dieu : « Maintenant, si réellement j’ai obtenu ta faveur, veuille me révéler tes intentions que je te connaisse. Alors j’aurai vraiment ta faveur… » Exode 33 : 13
Il veut encore connaître les intentions et les détails du plan de Dieu, il veut être rassuré. Mais la réponse de Dieu demeure la même : « Je marcherai moi-même avec toi pour te rassurer ».
Il ne lui fait pas connaître comment il l’aidera à guider ce peuple, mais il lui assure sa présence divine.
C’est alors que l’on observe une évolution dans la disposition de Moïse. Il répond à Dieu : « Si tu ne viens pas toi-même avec nous, ne nous fais pas partir d’ici ».
Son assurance augmente en la présence de Dieu. Il ne recule plus devant la mission que Dieu lui confie, mais accepte d’avancer seulement si Dieu marche devant lui !
C’est alors qu’il exprime à Dieu un souhait. Pas celui de savoir comment il dirigera son peuple, ni de savoir comment ils combattront les peuples ennemis sur leur chemin. Mais il demande à Dieu ceci : « Permets-moi de contempler ta gloire ! »

Il y avait tant de choses à savoir et à préparer en vue de l’acquisition de la terre promise. Mais le plus grand souhait de Moïse à cet instant était de contempler la gloire de Dieu, de le connaître Lui et rien d’autre !
Et voici comment Dieu lui répond : « Je ferai moi-même passer devant toi toute ma bonté et je proclamerai devant toi les qualités de l’Éternel. Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, j’aurai compassion de qui je veux avoir compassion » Exode 33 :19
La compassion et l’obéissance demandée à Moïse est à propos de la bonté et les qualités de l’Éternel, pas à propos des capacités d’un simple humain.
La réponse à toutes les questions de Moïse se trouve dans son intimité avec le maître de la compassion, la contemplation envers celui-ci, l’adoration envers sa divinité. Moïse peut se reposer dans l’assurance que Dieu sauvera et délivrera !
Sans nécessairement répondre à un appel de délivrer un peuple de l’esclavage, comment peut-on vivre cette réalité au quotidien?
Nous sommes tous entourés de souffrance autour de nous, d’injustice sociale, de nos proches que l’on voudrait tant aider, d’amis qui sont dans des situations difficiles qui perdurent.
Après mon épuisement professionnel, j’ai été placée à nouveau, dans ma vie quotidienne, devant des personnes en grand besoin, parfois même en détresse.
Peu à peu, j’ai expérimenté des moments où j’ai placé le Saint-Esprit entre la personne et moi, me permettant une distance émotionnelle, tout simplement en acceptant que Dieu les a déjà pris en charge. Il a déjà un plan tout bien réfléchi dans la vie de cette personne. Il m’a seulement invité à y prendre part.
Ce n’est pas mes actions d’aide qui ont diminué, mais mon niveau d’investissement émotionnel…
J’offre ce que j’ai à ma disposition, mais je n’essaie pas d’offrir ce que je n’ai pas.
J’aime avec l’amour que Dieu a mis en moi, mais je lâche prise quand la personne ne reçoit pas mon amour.
Je marche avec la personne dans le besoin, mais j’accepte qu’une autre personne poursuive la marche avec elle sans moi.
Je conseille, mais je n’ai pas à savoir si mon conseil a fonctionné pour la personne.
J’offre une oreille attentive, mais je ne prends pas sur moi les fardeaux qui viennent à cette oreille.
Je consacre du temps, mais je guide vers une autre ressource lorsque le besoin nécessite plus de temps que je peux en offrir.

Parce que tout ce qui se retrouve après les MAIS, c’est Dieu qui est en charge, pas moi ! Les résultats d’une main tendue à une personne ne m’appartiennent pas.
Je n’ai pas besoin de connaître le plan détaillé de Dieu ni de recevoir de reconnaissance, car ma vraie quête est d’être dans sa présence.
Photos: Chrystel Bédard-Photographe

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